Une fillette avec des chaînes aux poignets avec un étrange tatouage composé de 3 chiffres ceignant son front, apparait sur la couverture de ce manga surplombée par un être ailé menaçant… Qui est cette jeune fille ? Quelle est son histoire ? Est-elle un sujet d’expérimentation échappée d’un laboratoire ? Ou bien une esclave en fuite ? Découvrons-le ensemble !
MIMIZUKU TO YORU NO OH ©Yu Suzuki 2021/HAKUSENSHA, INC.
©2021 Kougyoku Iduki
Licensed by KADOKAWA CORPORATION
L’intrigue débute dans une forêt, alors que le soleil s’est couché depuis longtemps. Déambule alors entre les arbres et les racines une jeune fille habillée d’une frêle guenille, aux poignets et chevilles entravés de fers. Ses pensées nous apparaissent alors, glacialement pragmatiques, et inappropriées compte tenu de son jeune âge. Pour preuve, la première phrase qu’elle échangera lors de sa rencontre avec une créature démoniaque sera « Tu veux bien me manger ? ».
MIMIZUKU TO YORU NO OH ©Yu Suzuki 2021/HAKUSENSHA, INC.
©2021 Kougyoku Iduki
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Poursuivant un objectif clairement suicidaire, la jeune fille n’est pas effrayée par l’individu mi-homme mi-oiseau qui se tient devant elle. Bien au contraire, elle le décrit comme « joli garçon » : des yeux couleur de la lune, des joues arborant des motifs fantaisistes, des cornes semblables à celle du Diable en personne, et enfin une paire d’ailes au plumage opaque… Voici le portrait du « roi de la nuit », le démon gouvernant tous les démons de la forêt. Lors de cette rencontre incongrue entre un démon et une « fille des hommes » qui n’en est pas une (selon elle), notre jeune héroïne, qui s’appelle Mimizuku, va être sommée par le roi des démons de quitter sa forêt. Or, elle s’enfonce au contraire toujours plus loin dans les bois, espérant revoir ce roi démoniaque… Pour quelles raisons souhaite-t-elle être dévorée ? Est-elle atteinte d’une maladie incurable et désire-t-elle abréger quelques horribles souffrances ? Ou bien est-elle seulement désespérée au point de ne plus vouloir continuer à vivre ? Lisez le tome 1 pour le découvrir 😊
MIMIZUKU TO YORU NO OH ©Yu Suzuki 2021/HAKUSENSHA, INC.
©2021 Kougyoku Iduki
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Nos coups de cœur : Même la thématique confrontant une héroïne d’apparence juvénile, respirante l’innocence, et une créature terrifiante est coutumière, nous avons trouvé dans cette œuvre une dimension psychologique rondement bien amenée et scénarisée. Nous avons particulièrement aimé voir retranscrit dans cette histoire que certains mots ont du pouvoir sur nos vies, nos actions, et qu’ils peuvent déterminer notre moi profond. En changer a alors un pouvoir libérateur, un effet salvateur sur notre existence. La signification des nouveaux noms exorcise alors les mots blessant du passé. L’héroïne elle-même ne s’est-elle pas choisi un autre nom que celui qu’on lui imposait pour s’échapper d’une réalité nuisible ?
Nous avons également vu au fil des pages plusieurs personnages se faire rebaptiser par Mimizuku, comme si nommer un être lui permettait d’établir un lien, une promiscuité qui n’était pas là l’instant d’avant… Réussira-t-elle paradoxalement à s’extirper de sa lubie suicidaire au contact de ces étranges démons ?
Enfin, le tatouage de Mimizuku et le fait que certains humains soient considérés comme du « bétail » nous rappelle instinctivement The Promised Neverland de DEMIZU Posukaet SHIRAI Kaiu.
Informations :
Dessin : SUZUKI Yū
Scénario : KŌGYOKU Iduki
Editeur VF : Vega-Dupuis
Parution : 3 juin 2022
Prix : 7 €