Lors de notre séjour à Kyoto, nous avons voulu en savoir plus sur la genèse de Sakura House à Kyoto, une sharehouse qui a vu le jour après le développement de plusieurs lieux de cohabitation sur Tokyo.
Gianfranco a alors eu la gentillesse de répondre à quelques-uns de nos questions.
Interview :
Bonjour Gianfranco. Avant de commencer, pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé à travailler chez Sakura House ?
Lors de mon premier séjour en 2014 au Japon, je suis resté un mois dans une sharehouse à Tokyo appartenant à Sakura House. Il s’agissait de ma première fois au sein d’une sharehouse à l’étranger, et ce fut une expérience que j’ai réellement adorée. Je m’y suis senti si bien que je savais déjà que je voudrais y rester à nouveau lors de mon prochain séjour.
Lorsque je suis revenu en 2016 avec un visa PVT, je suis donc resté pendant 3 mois dans une des sharehouses de Sakura House à Tokyo. Mais j’ai eu ensuite l’envie de venir à Kyoto, la capitale japonaise étant un peu « too much » pour moi. Or, Sakura House n’avait pas encore développé de sharehouse ici. Une belle coïncidence est survenue à cet instant : en me rendant à Hello Work (le Pôle Emploi japonais), j’ai repéré une offre d’emploi pour travailler… à Sakura House ! Ils cherchaient à ce moment-là quelqu’un pour gérer un établissement de séjours courts, de style AirBnB, qui disposait d’une licence « ryokan ».
Souhaitant travailler dans un environnement plus proche de ce que j’avais pu expérimenter, j’ai alors proposé à Sakura House de transformer le bâtiment que nous avions en sharehouse, puisque la localisation était assez bien située (la sharehouse est située au milieu de plusieurs sites d’intérêt touristique), et la maison traditionnelle — qui est une machiya — est charmante. La fréquentation ayant été au rendez-vous, l’idée d’agrandir la sharehouse fit son chemin. Nous avons donc aménagé en 2019 la partie du bâtiment qui avait jusque-là était laissé tel quel. Et l’opportunité nous fut donnée de continuer notre expansion plus tard dans l’année lorsque le magasin situé juste à côté fut soudainement en vente. À croire que les étoiles s’étaient alignées en notre faveur !
Êtes-vous seul aux commandes ici ?
Physiquement, je suis effectivement le seul employé sur place, mais je reçois toute l’assistance technique dont j’ai besoin de l’équipe Sakura House située à Tokyo. Lorsqu’ils ont besoin d’un coup de main lors des rushs de réservations, je les épaule également de mon mieux à distance. Ce travail me permet de réellement toucher à tout. J’ai acquis énormément d’expérience grâce à ce poste.
Avez-vous dû faire d’importantes rénovations avant d’ouvrir les sharehouses ?
Sur les trois établissements que nous avons, nous avons fait le choix de conserver pour chacun leurs caractéristiques singulières. Nous avons certes fait des aménagements, mais nous avons essayé de les garder les plus authentiques possibles. Par exemple, nous avons gardé l’ambiance « tatami » au second étage du bâtiment C, ou encore la grande cuisinière dans la machiya, alors même que cette dernière est assez imposante.
Quels types de chambres (agencement, équipements, etc.) proposez-vous ?
La machiya (bâtiment A) contient deux chambres individuelles. Des familles ou des groupes peuvent louer la maison en entier pour faire l’expérience d’un séjour au sein d’une maison de style japonais. La caractéristique principale de cette machiya est son jardin central.
La sharehouse B a une atmosphère similaire, mais à une plus petite échelle. Toutes les chambres sont orientées vers le sud, ce qui permet de profiter plus longtemps de la lumière naturelle, ainsi que d’une ambiance plus chaude pendant l’hiver.
La sharehouse C quant à elle propose 2 chambres au rez-de-chaussée et au premier étage, et 3 chambres au 2e étage. Certaines d’entre elles sont des chambres « doubles », qui peuvent accueillir deux voyageurs. Ces chambres sont parfois étiquetées « Female only » ou « Male only », mais elles peuvent être utilisées par des couples ou des petits groupes mixtes si tous les lits de la chambre sont disponibles. Nous aimons faire preuve de flexibilité dans la mesure du possible afin que tous les types de voyageurs puissent profiter de leur séjour et passer un bon moment à Kyoto.
Concernant les chambres en elles-mêmes, chacune d’elle est équipée d’un lit, d’un endroit pour ranger ses vêtements et d’un bureau. Dans les chambres « doubles », l’équipement est par conséquent présent en double. Et concernant les espaces communs, toutes les sharehouses disposent d’une cuisine commune (installation tout électrique pour éviter tout départ d’incendie), d’espaces de stockage, des réfrigérateurs, de douches et des W.C.
Enfin, nous avons également des semi-appartements dans la ville de Kyoto, des chambres offrant soit une salle de bain privé et un espace cuisine partagé, et inversement.
Y a-t-il une durée minimale ou maximale ?
La durée minimale est généralement d’un mois, mais des séjours plus courts sont parfois possibles. Il n’y a qu’une partie de la maison qui autorise encore les séjours de courte durée à la nuitée, mais cette partie est rarement disponible. Il n’y a pas de durée maximale de séjour, sauf si le résident l’annonce à l’avance.
Nous n’exigeons qu’un visa en cours de validité pour confirmer qu’un séjour continu est possible. Nous avons par exemple eu un résident qui est resté plus de 3 ans et demi chez nous.
Quelle est la typologie des résidents ?
Nous accueillons majoritairement des résidents venus pour étudier la langue japonaise. Ces derniers peuvent alors avoir un visa étudiant ou un PVT. Ils restent généralement 6 mois ou 1 an. Nous avons également des résidents venus avec un visa touristique. Ils restent pour leur part du coup plutôt un mois/un mois et demi.
NDRL Les voyageurs peuvent partir découvrir d’autres régions et villes, puisque nous avons qu’un mois de préavis.
Quant au profil des résidents, nous avons davantage des réservations individuelles sur du moyen et long terme.
Acceptez-vous uniquement les visiteurs étrangers ?
C’est en effet notre cible. Lorsque Sakura House a commencé à développer son réseau de sharehouses, c’était avec l’objectif de faciliter les démarches administratives, et ainsi l’expérience des étrangers, lorsqu’ils voulaient rester plusieurs mois au Japon. La clientèle japonaise n’est ainsi pas notre cœur de cible. Nous acceptons toutefois les voyageurs de nationalité japonaise qui sont partis étudier à l’étranger et qui souhaitent séjourner au Japon pour une courte période pour voir leurs proches ou chercher un travail.
Enfin, y a-t-il des projets d’agrandissement concernant le réseau de sharehouses sur Kyoto ?
On est toujours à l’affût de bonnes opportunités, mais il nous faut toujours garder à l’esprit que nos sharehouses doivent se trouver dans des quartiers dynamiques et attractifs, proches du réseau de transports en commun ou d’universités qui accueillent régulièrement des étudiants étrangers. Nous devons toujours avoir en ligne de mire les besoins des futurs résidents pour qu’ils passent un séjour le plus agréable possible. Par exemple, nous envisageons d’ouvrir une sharehouse dans la région de Fushimi (sud de Kyoto) en janvier 2025, afin d’offrir une alternative abordable à proximité de l’université Temple, qui prévoit d’ouvrir ses portes dans cette région, et qui est déjà un de nos bons partenaires à Tokyo.
Nous remercions grandement Gianfranco pour avoir répondu à toutes nos questions pendant notre séjour à Kyoto !