Des rencontres artistiques tout autour du globe pour valoriser les onomatopées japonaises dans un ouvrage pour petits et grands !
Projet mûrement réfléchi, Shuwa-Shuwa est l’aboutissement de deux années de travail pour la famille franco-japonaise à l’origine du livre, s’appelant eux-mêmes les « M & M & m & m ».
Il s’agit d’un livre illustré trilingue (anglais, français, japonais) axé sur 100 onomatopées japonaises. Chacune d’entre elles est mise en avant par un unique illustrateur, créant ainsi une œuvre plurielle étonnante de créativité et de sensibilité. Ces dessinateurs, provenant des quatre coins du monde, du Pérou aux Philippines en passant par le Kazakhstan, créèrent ainsi diverses compositions mettant en scène les deux enfants du couple, Maceo et Maïté, pour donner vie à chaque onomatopée.
Au fait, qu’est-ce qu’une onomatopée ?
Les onomatopées sont des idéophones qui cherchent à reproduire un son dans une langue donnée. Elles sont utilisées dans les bandes dessinées et les manga telle une bande-son : expérience sensorielle prenant la forme de symboles graphiques, elles sonorisent les scènes et participent à l’expressivité des planches en illustrant les actions non verbales des personnages.
Ces effets visuels, destinés à être vu et lu, vont alors exprimer les sensations et leur intensité : des typographies aux angles saillants retranscriront alors des sons aigus et des angles arrondis donneront quant à eux une sonorité plus sourde. Le mangaka utilisera dès lors pour transfigurer pareilles tonalités les deux syllabaires japonais, les hiragana et les katakana, ainsi que, rarement, les kanji (idéogrammes).
Les onomatopées pouvant prendre place (outre dans les bulles) au sein même des cases, il est parfois difficile pour les lecteurs non natifs d’en saisir leur sens littéral. L’interprétation du sens visuel, grâce aux lignes de fuite et aux graphies évidentes (explosions, courses etc.), reste cependant accessible pour décrypter les actions.
Faisant partie intégrante du dessin, il semble en outre difficile de les traduire sans se substituer au mangaka, sans travestir l’œuvre elle-même en la vidant de sa quintessence. La lecture peut d’autant plus se révéler fastidieuse pour les néophytes, le vocabulaire onomatopéen japonais étant très fourni (des milliers) tandis que d’autres langues n’en comportent qu’une centaine.
Les différents types d’onomatopées
Dans Shuwa-Shuwa, les onomatopées sont mises à l’honneur dans cet écrin coloré. Il en existe de différentes sortes en fonction du son imité, si ce dernier est issu d’êtres vivants, décrit des mouvements ou bien des émotions.
Parmi les exemples illustrés, nous avons en premier l’onomatopée shuwa-shuwa (シュワシュワ) qui signifie « pétillant » pour une boisson à bulle. Ensuite, nous poursuivons les péripéties de nos deux héros de papier avec les termes don-don (どんどん), évoquant un bruit répétitif puissant comme ceux des feux d’artifices, fura-fura (ふらふら) pour décrire quelque chose ondoyant dans les airs, ou bien encore jiro-jiro (じろじろ), exprimant l’action d’examiner minutieusement ou de regarder droit dans les yeux quelqu’un.
La lecture des onomatopées vous aidera sans conteste à vous représenter les ambiances qui émaillent les intrigues dans les manga, et à vous habituer aux différents syllabaires de la langue japonaise !
Retrouvez le livre illustré sur leur site Internet et sur leurs réseaux sociaux : Shuwa-Shuwa (Instagram, Facebook, Tik-Tok, Pinterest, Youtube) et @ShuwaShuwaBook (Twitter).
Par Léa van Cuyck