Le Yonekawa Mizukaburi, un festival riche de traditions et d’histoire, célèbre chaque année le pouvoir salvateur de l’eau dans la ville de Tome, au nord de Miyagi.
Le Yonekawa Mizukaburi est un festival célébré à Tome (dans les localités de Towa et Yonegawa), au nord de Miyagi, qui se tient au début de février. Ses origines remontent à la période Edo, au XVIIe siècle, quand le village faisait face à une sévère sécheresse menaçant les récoltes de riz, essentielles à la survie et principale source de revenus des habitants.
Le nom « Mizukaburi » signifie littéralement « festival de l’eau », reflétant son essence centrée sur l’importance vitale de l’eau pour la culture du riz. Face à la sécheresse, les villageois invoquèrent « Mizukaburi-no-kami », la divinité de l’eau, dont l’intervention mit fin à cette période aride et sauva le village de la famine. En signe de gratitude, il fut décidé de célébrer ce festival annuellement en l’honneur de cette divinité.
Devenu un événement patrimonial, le festival voit ses participants, vêtus de paille de riz et le visage noirci de suie, prier au temple avant de parcourir la ville pour asperger les bâtiments et les passants d’eau, symbolisant la protection contre le manque d’eau, les incendies et assurant une récolte abondante. Certains prennent des brins de leur costume de paille comme porte-bonheur.
Le festival tire également son nom de la rivière Yonekawa qui traverse Tome, devenue l’épicentre des célébrations depuis 1804. Les agriculteurs y entrent pour s’asperger d’eau, priant pour une récolte fructueuse de riz, une tradition qui persiste.
Le festival est l’occasion de s’immerger dans la vie et la culture locales, avec des défilés traditionnels, des spécialités à acheter et la cuisine locale à savourer. Malgré les défis récents, comme le désintérêt des jeunes et l’impact de la modernisation, la communauté reste résolue à préserver cette tradition avec enthousiasme et fierté.
Ainsi, le Yonekawa Mizukaburi représente plus qu’un simple festival ; il incarne la résilience, l’unité et la gratitude du village envers la divinité de l’eau, soutenant ses habitants depuis des siècles.
Par Jacky De Greef