Tokyo comme vous ne l’avez jamais vu : plongez dans la street art de Tokyo avec Lord K2 AB.
Tokyo, la ville dédale aux milles coeurs. La ville propre, mégalopole, de quartier, traditionnelle et novatrice. Lord K2 AB (David Sharabani), nous amène dans un voyage caché, dont on ne parle pas souvent : la street art dans la capitale japonaise.
© Paolo Falcone
La street art est un mouvement artistique qui voit sa naissance à New York, au long des années 80. La majorité des artistes utilisait cette forme d’expression pour dénoncer les conditions socio-économiques et environnementales. Au début le bombing – la pose rapide des tags et des noms de crews – sur les wagons de trains, et la musique hip-hop marque le début de la street art. Vite répandu à Londres et à Paris, à Tokyo la scène hip-hop débute en 1983 avec le film Wild Life. Le premier élément de la scène urbaine américain fut la breakdance. Ensuite, les DJs japonais ont commencé à assimiler le rap dans leurs sons, en l’adaptant à leur goût. La street art tokyoïte s’est fortement développée ces dernières années, comme par exemple dans les murs de graffitis légaux, le « ghetto » de Shinjuku, le mur de la Renommée de Yokohama et le long du train de la Yamanote. En mélangeant les kanji aux sujets street, Tokyo forge sa propre vision urbaine. Loin des dénoncer les réalités états-uniens, les jeunes japonais parlent de leur individualisme, rabaissé à plusieurs reprises par une société fortement codée.
© Éditions Place des Victoires
A Tokyo, créer des graffitis n’est pas simple. C’est pour cette raison que les premiers éléments de la street art que l’on remarque sont les stickers. Il s’agit d’un teaser pour la marque ou l’artiste, accompagné d’un logo simple. Il reste certes illégal au Japon, mais c’est un pas simple à franchir qui se pose entre le dangereux et l’audacieux. Les jeunes de Tokyo le voient comme un slogan : simple, immédiat et efficace. Il est possible de les retrouver surtout dans les quartiers de Shibuya, Harajuku et Golden Gai.
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Cependant, les créations spontanées y sont également. Le labyrinthe des ruelles, rues, avenues et boulevard de Tokyo est un terrain fertile pour plusieurs type de créations street. Il faut notamment aller dans les quartiers plus calmes, plus périphériques de Tokyo, pour trouver des tags qui semblent passer inaperçus, tel que Shimokitazawa, Asakusa et Kita-Senju. La nuit, les stores baissés des izakaya et des friperies, nous dévoilent cet art, qui passent la plus part du temps inaperçu.
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Est-ce qu’à Tokyo la street art a crée sa propre unicité ? La tradition japonaise est riche de références mythologiques, symboliques et historiques. Ainsi, aux tags qui font références à New York, des dragons et des tigres se retrouvent dans les murs tokyoïtes. L’écriture également s’ancre avec une place importante. Les kanji sont le point de rencontre entre l’art visuel et l’écriture. Ce mélange s’est fait de plus en plus depuis l’époque de l’après-guerre grâce aux artistes de grande envergure comme Takahashi Murakami, Yoko Ono et Yayoi Kusama.
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L’acceptation des graffitis comme art a mené non seulement à différents expositions dans les musées de la capitale, mais également à la commande des artistes, afin réaliser des créations dans les murs des bistrot, les restaurants, les parcs et ainsi de suite.
La street art a pris d’envergure dans tout le monde, en créant associations et initiatives autour d’elles. Un exemple en est l’organisation POW! WOW! Worldwide qui en 2016, a choisi pour la première fois Tokyo, en façonnant galeries, murs et bâtiments, aussi bien par des artistes internationaux que locaux.
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Découvrez les différents noms d’artistes que Lord K2 AB vous propose au long de la lecture de ce livre. Un livre qui tente de restituer une image différente de Tokyo : une capitale aux milles visages, où chaque nuance s’inscrit dans un puzzle insaisissable.
INFORMATIONS PRATIQUES :
Titre : Tokyo Graffiti
Auteur : Lord K2 AB (David Sharabani)
Maison d’édition : Place des victoires
Date de parution : 26 octobre 2023
Page : 160
Prix : 19,95 euros
Par Paolo Falcone
