Ce mercredi 22 novembre au Musée National des Arts Asiatiques de Paris, une soirée associant musique, rencontre et lecture s’est déroulée pour mettre en lumière la passion d’André Malraux pour le Japon. Rétrospective !
Saviez-vous que le pays du Soleil Levant a fortement inspiré André Malraux ? (1901-1976)
L’écrivain et homme politique français, ministre des affaires culturelles de 1959 à 1969 a entretenu de 1931 à son dernier grand séjour en Asie en 1974 une forte admiration pour le Japon. En tout, il s’est rendu en terres nippones à quatre reprises.
Cette conférence au musée Guimet a été organisée dans le cadre du 90ème anniversaire de la publication de « La Condition humaine », lauréat du prix Goncourt en 1933, dont les dernières pages s’ouvrent vers le Japon.
« C’est la volonté de connaître le véritable art du Japon et ce profond état d’âme qui m’a porté jusqu’à votre pays. »
Pendant deux heures, différentes représentations se sont succédées pour présenter les facettes artistiques du Japon admirées par André Malraux. Le pianiste français Jonas Vitaud a inauguré la soirée avec un prélude musical intitulé « Takemitsu, Rain Tree Sketch II. »
Ensuite, le Maître de conférences à la Faculté des Lettres de la Sorbonne François de Saint-Cheron a retracé de manière chronologique les voyages d’André Malraux au Japon.
Le premier a duré 8 jours, où il a pu découvrir Kyoto, Osaka et assister à des spectacles de nō et kabuki. À l’occasion de cette visite, André Malraux avait déclaré : « C’est la volonté de connaître le véritable art du Japon et ce profond état d’âme qui m’a porté jusqu’à votre pays. »
Par la suite, François de Saint-Cheron est revenu sur ses autres moments forts, où il a notamment pu faire la connaissance de l’empereur Hirohito (1901-1989) ou encore l’auteur japonais, devenu son ami au fil du temps, Tadao Takemoto.
Quelques mois après la mort d’André Malraux, Tadao Takemoto a rendu un grand hommage à l’écrivain et homme politique français en organisant une exposition intitulée « André Malraux et le Japon » au musée Idemitsu de Tokyo, en 1978.
Fascination pour la Cascade de Nachi
Durant cette soirée, sa fascination pour la Cascade de Nachi, située sur la commune de Nachikatsuura dans la préfecture de Wakayama, a longuement été évoquée.
À propos de la reproduction de la cascade visible ci-dessus, André Malraux disait, toujours selon François de Saint-Cheron : « Ce rouleau n’est pas un tableau. Comme tous les chefs d’œuvres de l’Extrême-Orient, il s’agit de la transmission du sacré, un signe. »
La géographe Sylvie Guichard Anguis est également revenue sur la stupéfaction d’André Malraux devant ce chef d’œuvre naturel, mais également sur d’autres lieux prisés par ce dernier, comme le fleuve Kumano (« Kumano gawa ») classé au patrimoine de l’humanité.
« André Malraux nous a appris à admirer »
Le pianiste Jonas Vitaud a interprété deux autres intermèdes musicaux inspirés des passions d’Asie d’André Malraux : « Estampes, Pagodes » et « Beethoven, Sonate opus 111 – 1er mouvement » avant que le comédien Matthieu Marie ne livre deux lectures saisissantes devant le public du musée Guimet : un extrait de « Malraux et la cascade de Nachi » de Tadao Takemoto et les dernières pages de « La condition humaine. »
Un invité de marque en la personne d’Alain Malraux (ci-dessus) s’est rendu sur scène pour le mot de la fin : « André Malraux nous a appris à admirer. »
Arnaud Dal-Mas