Ayant rejoint depuis la veille la ville de Nishi-Maizuru, après une longue journée passée dans les transports (nous étions partis de Hikone le matin même), nous décidons dès le lendemain de partir découvrir Amanohashidate.
Nous avons de la chance : sur les trois jours prévus à Nishi-Maizuru, le seul jour ensoleillé est le lendemain de notre arrivée, et il s’avère que c’est un vendredi. Nous pressentons donc qu’il y aura probablement moins de monde qu’en weekend, et cela tombe bien !
Nous nous levons aux aurores et prenons le train partant de la gare de Nishi-Maizuru à 7 h 45 [1]. Le trajet en train se fait doucement, nous permettant d’admirer des paysages magnifiques : champs en jachère et maisons traditionnelles aux tuiles vertes, marron et brunes luisantes, scènes entrecoupées par de rares vues sur l’océan [2]. Nous descendons à Amanohashidate vers 8 h 30, et décidons de faire un petit tour en attendant que les « télésièges » pour monter jusqu’au point de panorama ouvre (à 9 h).
Nous emprunterons plus tard un « œuf » et montons, ce qui nous donne une vision progressive sur la presqu’île décrite par de nombreux auteurs et poètes japonais au fil des siècles. Une fois au sommet, nous pouvons contempler la scène qui s’offre à nos yeux, entourés d’une poignée de visiteurs. Nous prenons quelques photos et nous asseyons pour profiter de cet instant privilégié.
Nous redescendons ensuite en utilisant les « sièges » individuels. Attention, ils ne sont pas dotés de ceintures de sécurité ! Puis, nous nous dirigeons vers le Chion-ji et sa magnifique porte majestueuse. Des pins arborent de petits éventails blancs au bout de leurs branches, tandis que nous sommes enveloppés dans les effluves du bois de cyprès qui se consume dans le brûleur en face du temple. Un chat sieste sur les marches, appréciant sans doute d’un rayon de lumière agréable. Nous nous aventurons au sein du temple pour contempler les ema (plaques votives) ainsi que les omamori vendus [3].
Nos pas nous emmènent ensuite au pont Kaisen, qui marque le départ de notre promenade sur la petite péninsule. Pendant une petite heure, nous marchons sur le sentier balisé, nous écartant par moment pour aller voir de ci, de là, les paysages cachés par l’épaisseur des pins. Tantôt nous apercevons un bateau poursuivi par une nuée de mouettes, tantôt nous voyons des couples se prendre en photo au bord de l’eau. L’océan luit d’une belle lueur, et le soleil réchauffe notre corps, l’atmosphère étant bien fraîche en cette fin mars, le Japon connaissant un refroidissement depuis quelques jours.
Après avoir parcouru la moitié de la presqu’île, nous faisons demi-tour, le ventre tiraillé par la faim. Nous nous arrêtons alors au petit restaurant Hashidate Chaya, où nous commandons un bol de nariai soba, un bouillon clair où baignent des soba agrémentés de plantes sauvages, ainsi qu’une brochette de chie dango. Nous reprendrons la route pour la gare après notre festin englouti, quelque peu réchauffés. Une fois à la gare, nous avons la chance de pouvoir observer deux trains locaux : le Kuro-Matsu, à quai sur les rails les plus éloignés de la gare, ainsi que l’Ao-Matsu, le train qui va nous ramener à Nishi-Maizuru. Sur le trajet du retour, nous nous assoupirons légèrement, tête posée sur la vitre…
Notes :
[1] Attention, le quai du train local rejoignant Amanohashidate part depuis le rez-de-chaussée de la gare dans l’aile droite. Il ne faut pas emprunter « l’entrée » des trains JR. [2] Prenez un ticket à l’intérieur du train lorsque vous montez s’il n’y a pas encore de personnel dans la gare — car trop tôt —, et payez « à terre » au guichet à destination. [3] Nous vous conseillons de visiter le temple avant 9 h 30-10 h, car les lieux étaient assaillis par les visiteurs vers les 11 h 30/12 h.