Un trait délicat et sombre. Des ombres qui donnent de la pesanteur. Des détails qui imprègnent le lecteur dans la scène. Cette œuvre ne laisse pas indifférente.
Nous suivons la vie de Déborah, une émigrée sud-coréenne fraîchement arrivée petite aux États-Unis. Nous assistons alors impuissants à son mal-être, au malaise ambiant qu’elle ressent dans ce nouveau pays dont les corps ne lui ressemblent pas. De gros plans sont faits sur ses yeux bridés, qui la distinguent tant des autres. On ressent également que son corps la freine, l’alourdit, l’isole. Dépourvue de confiance en elle, elle évolue tel un navire à la dérive dans une société qui n’est, à son égard, que peu bienveillante : c’est une société avec ses maladresses, ses travers et ses manques, dont les individus font preuve d’indélicatesses persistantes, se moquant de son prénom, lui attribuant d’autres origines…
Entre les pressions familiales de réussite scolaire, les injonctions sociales qui régissent le microcosme qu’est son lycée, et ses propres doutes et angoisses, nous découvrons une jeune fille qui étouffe dans ce quotidien où elle n’a pas sa place. Et sa santé mentale décline rapidement, la faisant sombrer dans des pensées bien obscures, presque inextricables… Qui l’amèneront au bord du gouffre. Serait-ce l’absence de connexion avec ses racines coréennes qui l’empêche tant de se « trouver » ?
Informations :
Editeur : Akileos
Auteur.e : Deb JJ Lee
Prix : 35€