Durant tout le mois de décembre, tel un calendrier de l’avent / journal de bord, nous allons suivre leur voyage de 2022 au Japon. TeamLab Planets ou l’Art d’éveiller vos sens.
Nous sommes levés aux aurores, par peur de rater l’activité de ce jour : teamLab Planets. In fine, nous partons beaucoup trop en avance de l’hôtel pour Toyosu, ce qui nous laisse assez de temps pour une pause ludique dans un parc pour enfants. Elles sont enjouées !
Au départ, le prix de teamLab Planets nous a un peu refroidis (3800 yens par Adultes soit env. 25 € et 1300 yens par enfants soit env. 9 €), car cela dépassait un peu notre budget quotidien de dépenses. Mais au diable l’avarice, nous décidons de nous offrir un cadeau de Noël en avance pour une expérience qui, nous l’espérions, en valait la peine.
À l’arrivée au teamLab Planets, le contrôle des entrées est drastique : nous devons ouvrir l’email de confirmation de la réservation devant le personnel (reçu seulement quelques heures plus tôt), les captures d’écran des billets ne sont pas permises afin d’endiguer la revente de ce précieux Graal.
On nous invite à télécharger l’application teamLab, de fusionner avec cette dernière, et de partager notre visite sur les réseaux sociaux en utilisant le #teamlabplanets. Chose curieuse, on nous demande de quitter manteaux chaussures et chaussettes et de les placer dans des casiers prévus à cet effet… Sûrement pour pouvoir sentir les matières au sol et vivre l’immersion autrement.
La zone aquatique
À peine déchaussés, nous tâtonnons dans un noir quasi total à travers une succession de couloirs jusqu’à arriver à une pente d’eau ruisselante qu’il faudra remonter à contre-courant jusqu’à approcher une cascade d’eau illuminée par une intense lumière blanche. Le rendu nous fait penser à une chute de particules d’énergie se transformant peu à peu en une matière aqueuse ordonnée et hypnotisant son public.
Nous reprenons notre parcours à travers le dédale de couloirs séparant chaque exposition jusqu’à atteindre une pièce simulant des sables mouvants. Dès les premiers pas debout, nous sommes irrémédiablement attirés vers le sol, changeant notre posture d’adulte pour une autre plus enfantine à quatre pattes plus praticables. Soledad et Esperanza avec leurs réflexes d’enfants, ces dernières ne peinent pas à rejoindre le bord opposé de la pièce.
Une première pause philosophique nous est proposée avec une pièce remplie de cristaux suspendus illuminés, battant à l’unisson aux rythmes psychédéliques et envoutants. Cet effet est accentué par un plancher miroir agrandissant de manière significative la pièce, à la rendre quasi infinie.
À peine remis de cette parenthèse enchanteresse, il nous est demandé de monter le pantalon au-dessus du genou. Pour un géant de deux mètres comme moi, cela ne pose pas de problème, mais pour Esperanza (4 ans), l’eau dans laquelle nous rentrons lui arrive en haut des cuisses. La température de l’eau est à la température du corps (du moins au ressenti) et nous évoluons dans une pénombre où des carpes Koi sont projetés sur l’eau, comme si elle nageait avec nous. Leurs mouvements sont dictés par nos propres mouvements dans l’eau.
Le tableau suivant fait également parti des photos les plus instagrammées : dans cette pièce, nous retrouvons la même configuration de plancher en miroir pour décupler l’effet visuel de balles géantes en mouvements ou statiques avec lesquelles vous pouvez interagir pour créer un son, voire changer leur couleur. Nos filles trouvent un côté ludique plus attrayant que certaines autres pièces.
Dernière œuvre de la zone aquatique : nous débarquons dans une pièce où le ciel et la terre fusionnent jusqu’à rendre nos déplacements chancelants et hasardeux. L’effet miroir au sol couplé à l’effet visuel à 360° nous immerge dans l’immensité d’un univers sans fin.
La zone extérieure
Nous quittons l’intérieur du bâtiment pour l’extérieur du musée. Nous sommes invités, comme nous sommes en hiver à revêtir nos manteaux, mais sans chaussures. Nulle peur, vous connaissez nos confrères nippons qui ont tout prévu et nous chaussent de leurs plus belles espadrilles (si seulement on peut appeler ça « chausser » quand on fait un 49 taille européenne dans une taille standard japonaise). Vous me direz pourquoi autant de précautions : tout simplement pour laisser le moins de traces sur le sol miroir, ce qui réduirait l’effet de profondeur voulu.
Deux œuvres composent seulement cette partie du musée.
Dans le jardin de mousse, vous êtes en présence d’œufs aspect aluminium ressemblant à s’y méprendre à des cocons du film Alien prêts à éclore. Bizarre… Nos joyeux bambins jouent quelques minutes avec les sculptures, les adultes prennent des photos et puis s’en vont.
Le dernier ouvrage permet une sortie en apothéose grâce à un jardin où le sol et le ciel sont inversés. Des centaines d’orchidées au parfum enivrant occupent l’espace, poussent vers le sol puis s’effacent vers le ciel comme si elles mourraient.
Les enfants ne voulaient pas en sortir, nous étions comme dans une bulle hors du temps et de la réalité. Comme le disaient Soledad et Esperanza « On veut rester tout le temps ici ! ».
Par Dewi Marti de Objectif Japan