Pour Noël, offrez-vous une immersion de rêve avec le livre Les Impressionnistes et le Japon : L’art entre Orient et Occident, histoire d’un engouement.
La maison d’édition Place de Victoires nous offre avec leur nouvel ouvrage un voyage d’immersion au sein des échanges artistiques entre Japon, Europe et États-Unis. Ce livre, écrit par Francesco Morena, et traduit de l’italien par Emmanuelle Peras, vous donnera une vision à 360 degrés sur le courant artistique appelé le « japonisme ».
© Paolo Falcone
L’influence japonaise se retrouve partout : des impressionnistes à l’Art Nouveau, de l’architecture jusqu’à la pop culture japonaise qui prend son relais depuis les années 70. D’ailleurs, nous devrions parler non pas de « japonisme », mais des japonismes, car le Japon a été à plusieurs reprises source d’inspiration pour le monde de l’art occidental.
L’écrivain nous montre un parcours d’amour mutuel entre deux cultures qui se découvrent par petit pas, à un moment clé pour les deux. D’une part l’Europe de la Belle Époque, avec comme point pivot la France, et de l’autre, un Japon curieux d’apprendre davantage les coutumes occidentales. Sans manquer de pointer les problèmes qui surgissent au début de la découverte du Japon, dont l’imagerie stéréotypée d’un pays d’un point de vue colonial, avec un fort érotisme de la femme japonaise.
© Éditions Place des Victoires
La modernité la Belle Époque est traversée par des bouleversements qui changent le visage de l’Europe. Parmi ceux-ci, l’Exposition Universelle de Paris 1867 devient la porte d’entrée pour le Japon en Europe. Les Européens furent ébahis par la beauté des estampes, des paravents et des éventails nippons. En 1872, Philippe Burty est le premier à employer le mot japonisme, et dans la capitale française, des ateliers d’art, des revues et de magasins – tel La Jonque Chinoise, ouvert au 220 rue de Rivoli, par Madame Desoye – font tomber Paris amoureux de cette nouvelle forme d’art. Monet, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Degas ne sont que quelques noms représentatifs de ce courant. Lorsque les avant-gardes débarquent dans le monde artistique, les estampes japonaises auront beaucoup d’influence sur l’usage des couleurs, tel qu’on le voit dans les œuvres de Matisse. Vienne également tombe sous le charme du Japon, avec Klimt qui reproduit les motifs de kimono, dans sa Judith II.
© Éditions Place des Victoires
La période pendant l’Entre-deux-guerres et de l’après-guerre voit Pollock, Joan Mirò et bien d’autres se servir des couleurs des estampes japonaises, et également de la philosophie du bouddhisme zen, qui venait d’être découverte en Occident.
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Le monde anglophone n’est pas non plus épargné par l’esthétisme japonais. Pourtant, ils sont beaucoup plus attirés par l’architecture, tel les meubliers de William Godwin, et l’architecture de Wright, impégné du concept du « vide » zen. Mais également dans la manufacture, comme par exemple Tiffany & Co. qui reprend les motifs floraux dans leurs vitraux.
© Éditions Place des Victoires
Si en Occident l’influence japonaise a bouleversé les techniques artistiques, au Japon, les techniques artistiques occidentales prennent leur pied également. Takahashi Yuichi est l’un des peintre japonais réaliste de l’époque. Avec l’arrivée de l’italien Antonio Fontanesi au Japon, qui fait découvrir l’art occidental au Japon, les artistes de l’Archipel se divisent en deux deux grandes écoles de peintures : la peinture à l’occidental (yôga 洋画), et la peinture à la japonaise (nihonga 日本画). L’artiste Kiyohara Tama, vivra la majorité de son existence à Palerme, en est le parfait exemple. Sa peinture est la fusion des codes européennes et des codes japonais. Ou encore Léonard-Tsugouharu Foujita, peintre japonais naturalisé français, qui mélange les traits « à l’encre » japonais, avec les techniques picturales européennes. Enfin, le groupe d’après guerre Gutai qui a lancé en premier l’idée des happenings, des expériences d’art performatives, influencera fortement Pollock et d’autres peintres états-uniens.
© Éditions Place des Victoires
Aujourd’hui encore, le Japon rayonne avec la culture des manga, des anime et des arts traditionnels, notamment dans les nouvelles générations.
Les échanges continuent, et la stupeur de la découverte se lie toujours au goût de la curiosité. Alors, qu’attendez-vous ? Pour Noël, dans les journées de bruine et de neige, laissez vous emporter par la magie du monde flottant : un monde qui encore aujourd’hui charment les cœurs de tout spectateur.
INFORMATION PRATIQUES :
Titre : Les Impressionnistes et le Japon : L’art entre Orient et Occident, histoire d’un engoument
Maison d’édition : Place de Victoire
Auteur : Francesco Morena
Date de Parution : 26 Octobre 2023
Pages : 227
Prix : 39,95 euros
Par Paolo Falcone
Image de couverture : © Paolo Falcone