Durant tout le mois de décembre, tel un calendrier de l’avent / journal de bord, nous allons suivre leur voyage de 2022 au Japon. Enoshima
Un petit voyage d’une petite demi-heure nous mène de Kamakura à Enoshima en train local. Parlons de ce train : cette rutilante Micheline aux couleurs or et vert ressemble à s’y méprendre à un tram recyclé en train. Quant au trajet, c’est un réel plaisir de circuler dans cette antiquité locale sachant que nous longeons le bord de mer tout au long du trajet… quel plaisir ! Le vent déchainé fait s’aplatir des vagues de plus en plus nombreuses sur la côte, avec en toile de fond un ciel d’un bleu immaculé.
Nous appréhendons notre en gare d’Enoshima, car avec un tel vent, nous risquons d’écourter notre visite avec ce froid prévisible. Malheureusement, la prévision se confirme dès la sortie de la gare d’Enoshima : à mesure que nous rejoignons le pont de l’île, le vent forcit et des vagues de plusieurs mètres de haut déferlent au-dessus de la route jusqu’à s’y écraser. Nous sommes contraints et forcé nous battre contre les éléments, alignés et attachés les uns derrières les autres jusqu’à rejoindre l’île d’Enoshima à 500 mètres du rivage.
L’accès sur l’île nous ayant fracassé la tête, nous écourterons notre visite et l’expédierons en un petit peu plus d’une heure.
Nous sommes accueillis par une avenue commerçante aux diverses boutiques de souvenirs, brasseries et restaurants jusqu’à un gigantesque torii rouge marquant le début du sanctuaire d’Enoshima, mais surtout une ascension d’une pente abrupte de plus de 10 minutes sur des marches infinies… La montée jusqu’au sommet est une randonnée en elle-même, mais offre et une belle balade.
De notre côté, nous avons simplement gravi ce banc de terre jusqu’en haut, profitant des différents lieux de cultes comme le sanctuaire Yasaka, le Enoshima-jinja ou encore le sanctuaire Nakatsunomiya. À son sommet, nous trouvons le parc Samuel Cocking, sa tour Sea Candle, sa mythique cloche du Dragon et une vue à 360 degrés.
Sur l’île, nous aurions pu visiter l’aquarium d’Enoshima, ses abysses Chigogafuchi, ses grottes d’Iwaya ou encore son rocher Kameishi. Pour les plus friands, l’île accueille des sources thermales avec une vue somptueuse sur la mer, et quand le temps le permet sur le discret mont Fuji.
À propos du mont Fuji, depuis les plages d’Enoshima jusqu’au sommet de l’île, et malgré la fatigue et le vent, nous ne regrettons pas notre venue, car nous avons pu voir quasiment sans discontinuer cette montagne sacrée si chère à mon cœur.
Après une bataille contre le vent et l’eau sur chemin du retour, nous faisons halte au Lawson pour une pause réconfortante chocolatée et sucrée pour regagner des forces jusqu’à l’hôtel et affronter l’heure trente qu’il reste jusqu’à notre hôtel à Jimbocho.
À la sortie de la gare de Jimbocho, nous nous rendons aux festivités de Noël du quartier proposées par la ville de Tōkyō. À l’origine, seules des illuminations de Noël sont présentées sur une estrade, mais aujourd’hui tout est différent.
Nous sommes littéralement cueillis à la sortie de la bouche de métro par une chorale de Noël. Nous restons bêtes devant la beauté de ces chants de Noël, ces voix angéliques faisant tomber le long de nos joues quelques larmes de bonheur… Un moment hors du temps qui peut nous faire penser à des chants de Noël que l’on peut retrouver en Amérique et qui nous rendent tout chose à la simple écoute de ces morceaux.
Encore assommées par les émotions, mon épouse et mes filles regagnent toutes penaudes les quelques mètres nous séparant de l’hôtel, tandis que je continue à errer sans but dans les rues de Jimbocho le temps d’accuser le coup et de trouver de quoi nous restaurer ce soir.
Par Dewi Marti de Objectif Japan