Le 18 octobre 2023, dans les salles de cinéma, Kôji Fukuda nous surprend de nouveau avec son premier long-métrage.
Après le succes de Love Life et de Suis moi je te fuis, fuis-moi je te suis, le grand réalisateur japonais revient avec son premier long-métrage diffusé au Japon en 2008, par le groupe Seinendan, intitulé La Comédie Humaine (Tôkyô Ningen Kigeki* 東京人間喜劇) .
Le film se divise en trois chapitres intitulés : Chat blanc (shiro neko 白猫), Photograghie (shasshin 写真), Bras droit (migi ude 右腕). Dans chacun de ses extraits, deux personnages principales se rencontrent dans une scénario enneigé.
Le premier montre la rencontre de deux femmes, Ohno et Reiko, avant un spectacle dansant au théâtre. Reiko invite Ohno dans le restaurant de Furuya pour le diner, et commencent à parler des relations amoureuses et de la perception que chacun a de l’amour et de l’institution du mariage.



©2008 HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS
Le deuxième chapitre s’ouvre dans la gallerie d’art de l’époux de Reiko, où Haruna prépare l’exposition de ses photos, pour le vernissage du lendemain. Entre rencontres étranges et déception, Haruna décide de rejoindre la soirée de noces de ses amis.
Le troisième et dernier chapitre, s’ouvre sur le nouveau couple de mariés : Jun et Masaki. Entre une maladie du « bras fantôme » et des mensonges qui bousculent leur nouvelle vie ensemble, le film se clôt avec une grande révélation.

©2008 HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS
La division en trois chapitres vient du groupe de diffusion Seinendan, qui est une troupe de théâtre. Fukuda a également embauchés les acteurs du groupe, car il aimait l’idée de jouer du théâtre non déclamé, se rapprochant ainsi du quotidien des êtres humains.
L’élément saisissant du film est la solitude perçante de la société japonais. Fukuda, féru en littérature française, s’inspire du titre du grand recueil de romans de Honoré de Balzac « La Comédie Humaine » , et reprend certains éléments, dont l’apparition des personnages de différents chapitres dans d’autres. Le spectateur aura une vision d’ensemble plus riche, et qui fera écho aux liens entre les personnages.
A cela s’ajoute une citation de Nieztsche, qui affirme que chaque être humains est un « îlot ». Le seul pont pour connecter les deux îlots, ce sont les mots. Ainsi, tout au long du film, les personnages échangent des mots, des regards, du silence et des émotions.
Cet automne, laissez-vous transporter par un archipel d’émotions humaines, à l’aide d’une caméra parfois portée à la main, où les mots tissent le chemin vers la compréhension et l’éclatement.
Par Paolo Falcone
*La prononciation des syllabes « ge/gi » est à lire comme « gué/gui », et non « je/ji ».
Image de couverture : ©2008 HUMAN COMEDY IN TOKYO FILM PARTNERS