Alors que Busan est plus que jamais candidate pour accueillir l’Exposition universelle en 2030, la Première dame de la Corée du Sud, Kim Keon Hee, a apporté son soutien cette semaine à Paris.
« Frétillante Busan », c’est le nom de la passionnante exposition que le Centre Culturel Coréen à Paris a inaugurée au printemps dernier. Un calendrier qui ne doit rien au hasard puisque la deuxième ville de Corée communique tous azimuts pour se faire remarquer et tenter d’influencer le Bureau International des Expositions qui votera à l’automne prochain pour la ville-hôte de l’Expo universelle 2030. Alors que le Président Yoon Suk Yeol est venu à Paris défendre cette candidature et a assisté à une réception officielle, sa femme Kim Keon Hee a aussi joué un rôle, plus discret, pour la promotion de la ville en se rendant au CCC mardi dernier.
Une visite de courtoisie en compagnie de la presse et avec un guide de luxe en la personne de M. Lee Il Yul, directeur des lieux. Ce dernier a ainsi pu dérouler toute l’histoire récente de Busan qui a vu un petit port devenir l’un des principaux hubs maritimes mondiaux. Au centre de l’exposition, un dabang (café) recréé prête à la confidence. Au milieu des vinyles d’époque et un café glacé à la main, Mme Kim y a donné les raisons de son soutien à cette candidature : « Busan a été capitale provisoire pendant la guerre de Corée. C’est une ville qui me touche, car elle a été faite par les femmes à ce moment-là, il a fallu soutenir l’effort de guerre. C’est aussi une cité où se sont beaucoup retrouvés les artistes, ce qui a créé une culture particulière », a insisté la Première dame qui s’est donné pour mission de défendre les arts au pays.
La visite s’est ensuite prolongée pour découvrir des travaux plus contemporains illustrant la richesse colorimétrique de la grande ville du sud est, Gamcheon le quartier patchwork aux mille teintes, en vitrine. D’ailleurs, au jeu de comparaisons, on insiste parfois sur l’équivalence entre Busan et Marseille pour leur côté bouillonnant. Mme Kim a tenté une autre analogie : « Paris et Busan sont deux villes passionnées. C’est ce qui les rapproche »
Un exercice calibré et bien exécuté par la Première dame et ses services. De quoi ravir Park Heong-Joon, le maire de la ville de 3,5 millions d’habitants, venu également avec quelques éléments de langage : « Nous défendons une exposition ambitieuse. Nous avons été un pays pauvre et nous avons surmonté les difficultés. Alors, nous voulons devenir partenaire avec les pays en voie de développement notamment pour lutter contre la fracture numérique et le changement climatique. » Parmi les atouts avancés, le fait que la technologie développée par la Corée du Sud puisse être une plateforme de solutions, car « chaque pays a besoin d’une solution différente », a appuyé l’édile qui entend associer technologies vertes et technologies digitales. Un exposé conclu par Kim Keon Hee : « Busan montre le meilleur de la culture de la Corée du Sud. C’est aussi une ville d’avenir qui donne de l’espoir. » Rendez-vous en novembre prochain pour savoir si ces nombreuses initiatives auront porté leur fruit dans l’objectif 2030.
Par Mathieu Rocher