Kamagasaki monogatari : l’histoire de Kamagasaki, le quartier marginalisé d’Osaka.
Lorsque nous parlons d’Osaka, nous pensons à son grand port, son économie florissante et l’hospitalité de ses habitants. Nous entendons très peu parler du quartier de Kamagasaki au sud de la ville, appelé ainsi jusqu’aux années 1960. Aujourd’hui, il est également appelé Airin-chiku, mais les personnes qui l’habitent continue de l’appeler Kamagasaki. Mais qui habitent ce quartier ? Les vidéos du Kawazu Project essayent de répondre à cette question. Grâce aux traductions de Ako Nagasué et Aika Nagasué, et aux différentes témoignages des habitants du quartier, nous pouvons rentrer dans ce monde caché des projecteurs.
Les vidéos sont divisées par chapitre. La première s’intitule Kamagasaki : le quartier ouvrier d’Osaka (釜ヶ崎物語:労働の街 – Kamagasaki monogatari : rōdō no machi). La vidéo commence avec une courte explication de la hausse de la population du quartier, après le deuxième après-guerre. De terres agricoles, en 1900, il est devenu un quartier-auberge, pour ensuite devenir un bidonville suite à la crise économique des années 90. La plupart des travailleurs sont journaliers et sont abrités dans des hébergements à bas prix. Il y existe également des auberges pour les personnes sans abris qui sont ouverts de la fin d’après-midi au matin. La plupart d’entre eux sont des personnes âgées qui veulent continuer de travailler, pour réaffirmer leur importance dans la société, bien que cette dernière même critique l’Etat qui dépense de l’argent pour ces personnes.
Chapitre 1 :
Le deuxième chapitre s’intitule Kamagasaki : quartier d’aides sociales (釜ヶ崎物語:福祉の街 – Kamagasaki monogatari : fukshi no machi). Dans cette vidéo, les témoignages recueillis nous font comprendre le côté « extrême » de ce quartier. Si le taux de vieillissement du Japon est du 28%, celui de Kamagasaki est du 49,8%. Les personnes âgées, bien que travailleuses, perçoivent des aides sociales, qui dans ce quartier dépassent la moyenne de la ville d’Osaka : si à Osaka les citoyens qui ont des aides sociales sont de 5%, à Kamagasaki ils sont de 40% !
Chapitre 2 :
L’histoire de Kamagasaki continue, et le troisième chapitre s’appelle Kamagasaki : quartier qui s’adapte (釜ヶ崎物語:適応の街 – Kamagasaki monogatari : tekiō no machi) . Depuis le début du XXe siècle, il y a eu des travailleurs journaliers qui viennent de tout le département pour y travailler. Ainsi, les hébergements ont dû s’adapter à cette nouvelle population, et ont créé plusieurs petits espaces habitables avec les toilettes communes.
Depuis quelques années, Kamagasaki a assisté au développement du tourisme aussi bien étranger que japonais. Ces chambres ont été réévaluées et transformées pour accueillir les touristes. Aujourd’hui, on compte annuellement 200 000 touristes étrangers et 300 000 japonais. De plus, comme l’éclatement de la bulle a créé pas mal de sans emplois, il y a eu la création d’une « maison de soutien » (サポーティブハウス) pour les personnes âgées ainsi que les malades qui n’ont pas d’aides sociales.
Chapitre 3 :
La dernière vidéo parle de la « renaissance » du quartier : Kamagasaki : quartier renaissant (釜ヶ崎物語:再生の街 – Kamagasaki monogatari : saisei no machi). Nous découvrons que ce n’est pas un simple quartier d’ouvriers. Son cœur regroupe également des gens endettés ou des ex détenus. Il est ainsi devenu un lieu d’acceptation pour tout le monde, et un quartier tolérant qui guérit les gens. Monsieur Hiroaki Ito est hébergé au sein d’une association de soutien aux sans abris et nous parle de son vécu turbulant. Après plusieurs péripéties, il a trouvé son lieu de soutien et d’acceptation à Kamagasaki, et pense que Kamagasaki devrait devenir un patrimoine mondiale.
Monsieur Yoshinobu Kogure, chef du service ménage du quartier, affirme ce qui suit : « Je pense que tout le monde a besoin d’aide. Mais certains ne savent pas où se diriger et souffrent dans le silence. Et finalement, ils finissent par se suicider ou à commettre des crimes. » À Kamagasaki, tout le monde est le bienvenu, et peut se reconstruire une nouvelle vie, aidé par la grande communauté de ce quartier.
Chapitre 4 :
Ainsi, Kamagasaki est un quartier qui change sans cesse suivant les aléas d’une société froide et détachée de cette réalité. Mais, bien qu’il ne sera plus un quartier d’ouvriers dans les années futures, son cœur sera toujours prêt à protéger et donner un abri aux gens dans le besoin.
Image de couverture : © Kawazu Kikaku
Par Paolo Falcone