Aujourd’hui, nous faisons la connaissance de Clément Thoby, un artiste voguant entre dessins et cinéma d’animation, qui utilise des crayons de couleurs pour nous dessiner des paysages du Japon sous toutes les saisons. Découvrons ensemble ces œuvres !
© Clément Thoby
Interview :
Bonjour Clément. Tout d’abord, comment êtes-vous tombé dans le dessin ? Quel est votre parcours ?
Bonjour. J’ai toujours adoré dessiner, depuis la petite enfance. J’ai un peu délaissé mes crayons durant le collège pour mieux y revenir au lycée par le biais du dessin de mode. Je voulais à l’époque devenir styliste.
Après le lycée, je suis parti de Nantes, la ville où j’ai grandi, pour Paris. J’ai étudié les arts appliqués à l’école Estienne. En découvrant les formations sur place, j’ai été attiré par le cinéma d’animation car cette discipline allie une pratique exigeante du dessin, le souci de la mise en scène, du mouvement, etc. J’ai donc continué mes études dans cette voie à l’Institut Sainte-Geneviève puis à l’EMCA d’Angoulême.
© Clément Thoby
Parc de Kameyama, torii… Vous avez dessiné plusieurs paysages japonais. Avez-vous une passion pour la destination nippone ? Y avez-vous voyagé ? Des artistes de ce pays vous ont-ils influencé dans votre pratique du dessin ?
Je suis totalement fasciné par le Japon depuis l’enfance. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai découvert la culture japonaise grâce aux manga et aux anime.
Durant mes études, j’ai été très influencé par les films du studio Ghibli et du studio 4°C. Des artistes issus de l’animation comme Hayao Miyazaki, Kazuo Oga, Shinji Kimura et Katsuhiro Ōtomo ont une grande source d’inspiration.
Plus récemment, je me suis plongé dans la tradition des estampes grâce aux œuvres de Hiroshige, Hokusai ou Hasui Kawase. Je suis également le travail d’artistes japonais contemporains comme Hiroshi Nagai, Eijin Suzuki ou Nao Tatsumi.
Je devais voyager au Japon pour la première fois au début de la période du covid. Le Japon n’ayant pas encore rouvert totalement ses frontières aux touristes, il me tarde d’y aller. En attendant, je voyage virtuellement sur Google Maps, à la recherche de paysages inspirants.
© Clément Thoby
Qu’utilisez-vous pour réaliser vos dessins ? Quelles techniques appliquez-vous pour donner cet effet de « mouvement », aux arbres notamment ?
Je réalise mes dessins aux crayons de couleurs sur papier. J’utilise également parfois des craies à la cire.
Je travaille le crayon de couleurs selon une méthode proche de la peinture : par une multitude de couches légères qui donne son côté évanescent aux dessins. Le mouvement lui, est davantage obtenu grâce à l’orientation des coups de crayon. Je veille à leur donner une orientation unique pour simuler le vent notamment. Cela crée une vibration des couleurs qui m’évoque les textures de peintres impressionnistes comme Gauguin ou Degas.
Comment décririez-vous votre univers ? Et quelles émotions cherchez-vous à faire naître chez le spectateur ?
Je décrirais mon univers comme poétique, coloré, épuré, inspiré par l’impressionnisme et par le cinéma.
Je cherche avant tout à raconter des histoires dans les paysages que je dessine, et à créer du mystère. Par le côté évanescent de la nature et par l’absence ou la rareté des figures humaines. J’aime cadrer large mes illustrations pour que le spectateur puisse s’y perdre, se laisser happer par le hors champ.
© Clément Thoby
Un grand merci à Clément pour avoir répondu à nos questions ! Retrouvez son interview à propos de sa pratique artistique dans le prochain Be Artist n°17, disponible chez Oracom.
Pour aller vous imprégner de son univers, n’hésitez pas à consulter ses réseaux sociaux :
Site Internet : https://clementthoby.com
Instagram : clementthoby