L’histoire de la ville de Sakai remonte au paléolithique. Véritable pierre de touche pour le négoce internationale, en particulier avec la Chine, le Portugal et l’Espagne, Sakai est appelée la « Venise orientale ». La ville regorge donc de choses à voir, et l’âme culturelle de Sakai se ressent à chaque coin de rue.
Koya-san
Kobo Daishi Kukai ouvrit ce dojo ésotérique, dont les cimes de Yaba rappellent les fleurs de lotus, aux prières dédiées à la sécurité du pays et la sérénité de la société. Il en choisit l’emplacement pour la majestueuse nature des monts Kii, situés loin de l’agitation de la ville.
Deux grands lieux sacrés, «Okunoin» et «Danjo-garan», constituent Koya-san, et de nombreuses pierres tombales, monuments commémoratifs et tours commémoratives, sont à contempler dans un silence respectueux.
Aujourd’hui encore, Koya-san est un lieu spirituel vivant, où les moines pratiquent et où les croyants de toutes obédiences prient : comme depuis 1200 ans, le temple est régi par une ouverture à toute religion.
Nintoku Tennoryo Kofun
Si le Japon compte plus de 160 000 tumulus, c’est à Sakai, près du Koya-San, que se trouve l’ensemble de tumulus le plus exceptionnel. Remontant au Ve siècle et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, la conservation et la sophistication de “l’ensemble de kofun de Mozu-Furuichi” sont remarquables. En son sein, repose le “Nintoku Tennoryo Kofun”, considérée comme l’une des trois plus grandes tombes du monde avec la pyramide de Khéops et le mausolée aux huit mille statues de l’empereur Qin. La tombe s’étend ainsi sur près de 840 mètres, pour une superficie totale de
460 000m². L’intérieur, interdit aux visites, a accueilli les premières fouilles archéologiques en 2018.
Pour visiter dans les conditions les plus douces la magnifique ballade du domaine, des vélos peuvent être loués près du parc Daisen, en face du Kofun.
Château de Maruoka
Le Kasumi-Ga-Jô, ou « château dans la brume », tire son nom d’une légende selon laquelle le château se dissimulerait dans le brouillard dès lors qu’un ennemi approcherait, échappant ainsi à son regard. Ce vestige de l’époque Sengoku a été bâti en 1576 par le neveu du général Oda Obunaga : Shibata Katsuyoko. L’histoire veut qu’une personne ait été emmurée vivante lors de sa construction pour assurer sa solidité (rite de l‘hitobashira). Haut de 35 mètres, son tenshu (donjon) d’époque serait le plus vieux du pays, et revêt donc une importance culturelle majeure.
Mais le château est aussi classé parmi les cent meilleurs sites d’observation des sakura du Japon : c’est en effet près de 400 cerisiers qui entourent le château et qui se perdent dans une mer de fleurs roses lorsque vient la saison du hanami, donnant notamment lieu au « festival des cerisiers en fleur du Château de Maruoka » les premières semaines d’avril.
Les temples
À Sakai comme ailleurs, les temples font partie intégrante du paysage et sont une aubaine pour les curieux désireux de découvrir le patrimoine traditionnel japonais. Parmi les plus connus, vous pourrez ainsi découvrir entre autres l’Ebara-ji, un temple bouddhiste construit en l’an 704, mais aussi le Myokoku-ji, l’un des principaux temples de la secte bouddhiste Nichiren. Ce temple, fondé en 1592, est principalement connu au Japon pour deux raisons. La première est végétale, puisqu’au sein du temple vit un Cycas millénaire âgé de 1100 classé « monument naturel national », et est comme souvent au Japon entouré d’une légende.
L’autre raison est historique, et porte pour nom « l’accident de Sakai ». En effet, le 8 mars 1868, un navire français accosta et fit (involontairement) peur aux habitants. L’impossibilité pour les Français et les gardiens du Myokoku-Ji de se comprendre déboucha sur un drame, et les samurai firent feu sur les étrangers, faisant 13 morts. La France réclama alors une compensation au Japon qui dût lui remettre une grosse somme d’argent et 20 gardiens durent commettre le seppuku…