Yoshino, terre fertile d’antan, est aujourd’hui une ville (un bourg comme on dit au Japon) inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco de la préfecture de Nara. Ce lieu d’une beauté à couper le souffle a vu naître une religion respectueuse de la nature, le Shugendo.
La fête de la culture du riz
Trente mille cerisiers emblématiques qui ornent les 600 mètres du mont Yoshino sont également le théâtre d’un festival de la riziculture, le 3 avril, au temple de Yoshino mikumari-jinja à Kami-Senbon.
Chaque année, en prévision de la floraison des cerisiers à Kami-Senbon, un Tao, personne qui plante le riz, dissimulé derrière le masque d’un vieil homme, vêtu d’une robe blanche et accompagné d’un homme à masque de taureau, représente les différentes étapes de la culture du riz sans la salle de culte. Outils à l’appui (houe, charrue, herse, panier, etc.), il offre une cérémonie à la fois légère et solennelle pour célébrer la traditionnelle moisson des 5 grains à l’issue de laquelle il distribue les fameux gâteaux de riz gluant, les mochi.
Kinpusen-ji Hanakusen boue
Le 11 et 12 avril, pendant la floraison des cerisiers sur le mont Yoshino, une procession religieuse se tient. Réunissant des moines, des ascètes montagnards Yamabushi, des enfants et des croyants, la procession accompagne les fleurs de cerisiers jusqu’aux trois statues de Zao Gongen du temple Kinpusen-ji pour les prévenir que le printemps est arrivé. Le fondateur du Shugendo, En no Gyoja, y eut une vision concernant la religion qu’il a créée. Le temple Kinpusen-ji est le lieu le plus emblématique du Mont Yoshino, et le temple principal de la shugendo. Son bâtiment principal, le « Zaodo », est la deuxième plus grande sculpture en bois du Japon et est classé Trésor National, tout comme la porte des « nio ».
Le 7 juillet, la cérémonie de la fleur de lotus (renge) a lieu dans le même temple. Des fleurs ayant poussé dans l’étang où En no Gyoja prit son premier bain sont offertes aux Zao Gongen. Au même moment, vous pouvez assister à un festival unique au monde, qui célèbre le saut de la grenouille. On y voit un homme déguisé en grenouille porté par une foule attachée à la mener jusqu’au Zao Do afin que le pouvoir du grand prêtre puisse lui redonner une apparence humaine.
Kofun d’Ishibutai
Chaque année, au début du mois d’avril, il est un spectacle auquel le Japon et le Kansai plus particulièrement, invite. La floraison des cerisiers se contemple notamment dans le cadre exceptionnel du Kofun d’Ishibutai. Ce tertre funéraire, jadis tumulus de Sogo no Umako, célèbre aristocrate du VIe siècle, offre une lumière unique sur ses 60 cerisiers légendaires. À la nuit tombée, de mars à avril, les reflets de la lune sur les cerisiers vous transportent dans un autre monde, un monde où l’imaginaire est roi.
Sanctuaire Yoshimizu-jinja
Toujours dans le domaine des superbes paysages floraux, le sanctuaire Yoshimizu-jinja propose lui aussi un cadre idyllique sur le Mont Yoshino. Autrefois demeure de l’empereur Go-Daigo, le bâtiment shoin du sanctuaire abrite encore aujourd’hui certains de ses effets personnels. S’il fut des siècles durant rattaché à la shugendo, le temple est devenu shintoïste depuis 1875 lors de la scission en bouddhisme et shintoïsme. Dans son histoire, le sanctuaire fut lié à différents puissants personnages japonais, notamment Toyotomi Hideyoshi qui y a laissé nombre de trésors, mais aussi des reliques appartenant au guerrier mythique Miyamoto no Yoshitsune.